EXPRESSION LIBRE DU GROUPE D’OPPOSITION « BANDOL AMBITIONS »
A défaut d’un bilan de mi-mandat, un nouveau projet d’une valeur hypothétique
Par tradition, les municipalités dressent le bilan des actions réalisées à mi-mandat. Or, on cherche en vain, en relisant la communication municipale, l’amorce d’une concrétisation des promesses faites aux Bandolais.
Lors de la réunion du conseil municipal du 26 mai dernier, l’exécutif municipal a expliqué que ses projets, qualifiés de réalistes, étudiés et chiffrés « n’étaient pas encore parfaitement identifiés, car en perpétuelle évolution ».
Rangé donc aux oubliettes le projet-phare du « quartier du stade », avec un stade surélevé et un parking de 400 places. Aujourd’hui, la municipalité s’est rabattue sur un autre projet, celui de la construction d’un stade et de ses annexes sur le site des Grands Ponts, un projet grevé d’incertitudes et d’une conclusion hypothétique, et cela pour au moins 2 raisons.
D’abord le risque inondation. Lesite en cause avait été classé par l’arrêté préfectoral du 22 décembre 2017 en zone d’expansion des crues dans le Plan de prévention de risque inondation (PPRI), prescrivant de fortes mesures de protection, telles l’interdiction de toute urbanisation ou l’installation d’établissement recevant du public Certes, la municipalité avait opéré en 2019 une modification du PLU, rendant la zone ouverte à l’urbanisation (Classement en zone AU1S). Mais le classement de la zone en PPRI s’impose toujours aux décisions d’occupation du sol.
L’arrêté précité reposait en fait sur une analyse robuste des services de l’Etat sur la situation du bassin du Grand Vallat depuis le terrain des Grands Ponts jusqu’à la mer. Le site du futur terrain de foot est classé en majorité en zone R2, soumise au risque d’aléa fort, dû aux fortes hauteurs d’eau. A notre connaissance, rien d’officiel n’est venu invalider cette analyse.
“Le Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN) vise, dans une perspective de développement durable, à éviter une aggravation de l’exposition des personnes et des biens aux risques naturels et à réduire leurs conséquences négatives sur les vies humaines, l’environnement, l’activité économique et le patrimoine culturel” De facto, le fait de rendre cette zone accessible au public implique qu’elle devient une zone à risque. A l’encontre du principe de non aggravation du risque.
Considérant que dans cette zone :
1/ les remblais sont interdits
2/ qu’en zones bleue et rouge, il faut construire à +0,40 m au-delà de la cote d’inondabilité ,
Les solutions techniques vont s’avérer extrêmement coûteuses.
Et la pollution ensuite de la nappe phréatique, à l’heure où toutes les communes s’inquiètent de leur fragilité. Car le futur stade sera situé à proximité immédiate du périmètre rapproché de protection du puits de Bourgarel, institué par l’arrêté préfectoral de juillet 2011, nappe qui fournit gratuitement 40% de notre eau.
La municipalité se prévaut d’une autorisation de l’Agence régionale de santé (ARS), qui se limite à préconiser, comme mesure de prévention des pollutions des sols un quit antipollution sur chaque engin –mesure dont on perçoit la fragilité. Outre les gradins (1230 m² pour 200 personnes), il est prévu un espace sportif de 180 m², une salle polyvalente de 200 m² avec douches, sanitaires etc.. ; Ces bâtiments seront-ils sans fondations, alors que la nappe phréatique est très proche du sol? Sans oublier une quarantaine de places de parkings avec les rejets d’hydrocarbures, et une pelouse qui devra être naturelle et nécessitera d’éviter tout produit phytosanitaire. Et Le faible nombre de parkings nécessitera la mise en place de transports en commun.
Eviter la pollution de la nappe phréatique semble une gageure: Quels contrôles seront mis en place, à quels couts, dans quelle durée? Même si les solutions techniques existent, on peut vraiment se demander si le choix d’un tel site, compte tenu de ses contraintes et des surcouts engendrés est une solution judicieuse pour le transfert du stade actuel et, surtout, pour quoi faire?