Au-delà de son écrin de verdure, Bandol nous offre un littoral bordé de ses plages de sable et de ses criques sauvages.
Loin de n’être qu’un joli paysage, les plages constituent, avec le port, l’identité maritime de la ville.
A ce titre, elles méritent une attention particulière qui doit s’envisager dans une vision globale de la ville, de nature patrimoniale, économique et écologique.
Un profil économique et social exigeant
A Bandol commune littorale, le maire exerce la police des baignades et des activités nautiques jusqu’à 300 mètres à compter du rivage de la mer.
Il s’ensuit que le maire est responsable de la sécurité des plages et de son littoral, notamment envers leurs usagers, mais aussi de la garantie du bon état de cet environnement fragile et des eaux de baignade.
Les règlementations visent à la fois la protection des personnes, donc la canalisation de la fréquentation des plages, de plus en plus croissante, et la préservation des sites. Il en résulte de nombreux impératifs, élémentaires et règlementaires, qui s’imposent aux communes. Il en est ainsi :
- du maintien et de la surveillance de la qualité des eaux de baignade (cf.la directive européenne « Cadre sur l’Eau ») ;
- de la surveillance et de la sécurité des personnes dans les zones de baignade ;
- de l’hygiène sanitaire et de la propreté des sites fréquentés ;
- de l’intégrité structurelle géomorphologique du rivage.
Le tout s’exerce dans les limites d’une capacité d’accueil déterminée par un territoire physique.
Ces impératifs, enjeux d’une bonne gestion, revêtent à Bandol une mise en œuvre aléatoire, ou épisodique, voire inexistante, et sont régulièrement réclamés par les habitants. Les bienfaits de la baignade, l’eau de mer, le chant des vagues et le bleu de l’horizon représentent une demande autant intime que sociale.
Qu’elles soient de sable fin, de galet ou des promontoires rocheux, les « plages » en accès à la mer sont prisées et représentent un capital important de l’économie des villes balnéaires et, à ce titre, leur traitement doit être pris en considération. Et pourtant…
Un bilan en trompe-l’œil
L’enthousiasme de la libération des plages lors du déconfinement et la soif d’un été presque normal ne peuvent cacher certaines réalités. La gestion côtière municipale de ces dernières années laissent des plages mal entretenues (aux infrastructures délabrées), réduites (par l’érosion), dépouillées de leurs arrière-plans de verdure (Grand Vallat, plage centrale, Capelan).
La politique récente de ces espaces naturels pendant la crise révèle une gestion de la fréquentation en- dessous des enjeux sécuritaires et sanitaires.
La municipalité sortante n’a eu de cesse de faire des économies sur la sécurité de ses plages, en réduisant le temps de surveillance à la haute saison estivale, laquelle ne sera assurée pour cette saison qu’à partir des mois de juillet et août. De plus, les sauveteurs ne disposeront pas d’embarcation de sauvetage ! Les sanitaires (douches et toilettes), dont les travaux prévus à Renecros n’ont pas été réalisés à temps, n’ont pas été ouvert au public à la sortie du confinement alors que l’option d’une fréquentation statique et sa large promotion dans les médias auraient impliqué, au contraire, une hygiène et une surveillance accrues. Et finalement, au deux mois de confinement succède, après la pluie, une interdiction de baignade due au mauvais résultats des analyses sanitaires de l’eau de baignade, s’avérant non conforme aux exigences réglementaires.
Nous démarrons une saison estivale particulièrement difficile à cause de la crise de la Covid 19, qui n’a pas besoin d’une surenchère due à un manque de cohérence et d’anticipation (recrutements tardifs, faiblesse des moyens…).
Les plages, vers une économie plus douce
Les règlementations multiples et le caractère de bien public des plages exigent une gestion complexe qui ne s’improvise pas et qui nécessite dans la plupart des communes autres que Bandol un service spécifique dédié.
L’équipe de Bandol Ambitions sensible à l’exigence de la sécurité, soucieuse de l’environnement et du lien social, entend améliorer l’accessibilité de plages surveillées aux personnes à mobilité réduite afin d’obtenir le Label « Handiplage » qui pourra être gérée par une association spécialisée.
Cette équipe privilégiera une surveillance des plages, de juin à septembre, par des volontaires locaux afin de ne pas avoir à loger les saisonniers dans les salles de danse et les écoles comme actuellement.
L’équipe de Bandol Ambitions veut dynamiser ses plages, dès lors que les mesures sanitaires le permettront, avec des « Beach Evénements » associatifs comme le Beach Rugby, le Judo Tour, Beach volley, Battle de Paddle, démonstrations de voiles, de danse, ou de sauvetage par les nageurs-sauveteurs…
Les plages de Bandol, partie intégrante de la façade de Sud Sainte Baume, seront également la porte pour une pédagogie maritime à destination des scolaires ; sentier sous-marin, Aire Marine Educative, développement des jardins de la mer…
Nous avons pour volonté de répondre à l’ensemble de ces exigences et d’orienter fermement une politique cohérente tournée à nouveau vers la mer. L’identité d’une commune littorale est intrinsèquement liée à la qualité de son patrimoine côtier.
La crise récente a révélé la fragilité de notre économie, privée brutalement de notre cadre naturel, menacée potentiellement tant par les interdictions de fréquentation que par les effets déjà visibles du changement climatique. Bandol ne peut plus se permettre des économies frileuses en termes de moyens et de compétences dans sa gestion des plages et du littoral. La qualité de notre accueil littoral se doit d’être optimale pour que la ville reste compétitive face aux aléas économiques qui risquent de survenir. Nous n’avons d’autre choix que de nous améliorer. C’est notre ambition pour Bandol.
Sylvie LOGEAIS Nathalie CAUNE