LE COVID VU PAR LES MEDECINS BANDOLAIS

LE COVID VU PAR LES MEDECINS DE FAMILLE A BANDOl

L’état de santé général de la population de Bandol, identifié par les médecins généralistes, les avait plutôt conduits à lutter contre les maladies dégénératives liées à l’âge. La lutte contre les maladies infectieuses semblait en effet gagnée depuis le traitement réussi du VIH et peu de personnes mourraient d’infection. 

Au début de l’infection par la covid, nous médecins Bandolais avons été assez désarmés : cette maladie était inconnue et nous avons beaucoup observé. Elle apparaissait, au début, comme une infection de type grippal, ce qui s’est avéré faux, et beaucoup plus complexe, avec des atteintes multi -viscérales peu habituelles. 

Nous avons donc appris « sur le tas », à l’instar d’ailleurs, de nos confrères hospitaliers. Les différents traitements proposés, même les plus médiatiques, nous ont également beaucoup interrogés. 

Combien de malades y a-t-Il eu à Bandol ? 

L’Agence régionale de santé nous a invités à observer une certaine discrétion quant à la localisation des communes de résidence des cas positifs afin de ne pas créer de sentiment d’insécurité. 
On peut se baser toutefois sur l’expérience des médecins généralistes qui travaillent sur Bandol.
Après concertation, nous avons observé que chacun d’entre nous a dû suivre environ dix à quinze patients « covid « durant la période de mars-avril. 
Pour un grand nombre de ces cas, il s’agissait de suspicion, les tests en début d’épidémie étant difficiles à pratiquer par manque de moyens. 

Il est à noter également notre pauvreté d’alors en moyens de protection, les seuls masques à notre disposition étant ceux qui avaient été donnés par la commune de Sanary. 

A notre connaissance, un seul patient est décédé à l’hôpital Sainte -Musse, et, dans la plupart des cas, l’état de santé des patients s’est amélioré spontanément.
Durant cette période, les cabinets se sont littéralement vidés, les autres pathologies semblant s’être volatilisées. Cela nous fait craindre d’avoir à gérer ultérieurement des situations de santé dégradée par manque de suivi. 

Une deuxième vague infectieuse est-elle possible ? En automne lors du retour du froid ? 

Comme les nombreuses interrogations déclenchées lors de cette épidémie, celle-ci ne sera tranchée que par l’expérience.

 

 

Dr Philippe LEFEVRE
Médecin généraliste
Intervenant au SAMU 83

Dr Frédérique CONNAT
Médecin généraliste

Dr Pierre CARBONEL
Médecin généraliste

Dr Patrice Zoro
Médecin généraliste

LA CRISE DU PANGOLIN

Nous vivons à l’évidence une crise sans précédent. Le fléau du coronavirus bouleverse nos vies et nos esprits. Il nous a révélé le défaut, du moins partiel, de maitrise de ce que nous croyions contrôler.

L’être humain redécouvre qu’il peut être menacé à grande échelle par un virus, plus petite forme vivante, utilisant les cellules d’autres êtres vivants pour se multiplier.

Il serait normal de penser, avec l’apparition de cette tragédie, que nos horizons soient obscurcis. Au contraire, nombreux sont ceux qui profitent de ce moment, de cette bulle de temps pour réfléchir au monde d’après.
La crise sanitaire actuelle, qui sera suivie, à n’en pas douter, d’une crise économique (Selon la dernière enquête de la Banque de France ,l’estimation de croissance pour le premier trimestre 2020 s’établit à -6% ), interroge sur notre mode de développement, nos modes d’organisation sociale et sur le rôle des Etats et des collectivités publiques.

La rupture devra faire émerger un nouveau monde qui nous reste à inventer.

LA MONDIALISATION

Elle a instauré un dogme : tout doit fluctuer, sans répit et sans entrave. Circuler est bon.

Et puis, soudain, les rouages se grippent à cause d’un minuscule organisme vivant. Comme toutes les portes sont ouvertes, il circule, tirant sa force de sa propagation rapide. Dans un milieu naturel isolé, il serait inaperçu, comme tant d’autres organismes qui les peuplent. Mais dans un espace entièrement humanisé mais ouvert aux quatre vents, il crée un séisme socio-politique. Comme le touriste, le container ou l’information, il se répand.
Il se comporte de manière rapide et toxique, à la manière d’un tweet.

Nous avons compris que le virus qui attaque les humains provient de la nature, d’un pangolin ou d’une chauve-souris qui ne demandaient qu’à rester tranquilles.
Pestes et choléra ont fauché l’humanité depuis des siècles dans une succession de désastres et de renaissances qui ont rythmés l’histoire. Mais ces maladies n’avaient pas la rapidité de propagation de la crise actuelle, liée à l’organisation globale du monde. Le virus emprunte les mêmes chemins que ceux de l’échange frénétique.
Sa propagation massive n’est pas un accident.

QUE FERONS NOUS DE CETTE EPREUVE ?

Elle nourrit des dénonciations fortes, celles des défaillances de notre modèle, liées à une inversion des priorités, privilégiant la course économique et en négligeant la santé des populations et la recherche du bonheur. Ce sont pourtant les piliers de l’humanisme.
Elle signe la fin d’un cycle ou l’on pensait que le marché, la « main invisible » d’Adam Smith, allait tout réguler.

Pour changer notre modèle d’organisation, l’une des solutions appelle le renforcement de la puissance publique qui devrait soutenir et réguler les activités stratégiques pour la vie du pays. Pensons à l’industrie du médicament ou à l’agro-alimentaire. Relocaliser des filières de production responsables écologiquement sera un véritable sujet.

Nous associons aisément crise du coronavirus et crise écologique.

L’expérience du confinement et le ralentissement considérable de l’activité nous amènent à prendre la mesure des baisses de dioxyde de carbone et des oxydes d’azote émises. Ceci est la toise des efforts à accomplir pour améliorer notre monde.

Le confinement remet en question notre relation au travail, aux autres et aux priorités de la vie. Ce temps suspendu permet d’imaginer le monde d’après qui serait fait d’empathie envers les autres et de protection de la Planète. C’est le monde de Bandol ambitions.

Docteur Philippe Lefevre
Intervenant au SAMU 83

LA COOPERATION ET LA SOLIDARITE PAR GROS TEMPS


L’équipe de Bandol Ambitions, conduite par Marc Bayle, salue la création par la Région Sud (PACA) et la Banque des  territoires d’un fonds régional « COVID Résistance », destiné à soutenir les entreprises et les associations impactées par le COVID.

La communauté d’agglomération du Sud-Sainte-Baume est associée à ce fonds.

Loin des postures autarciques, nous devons, par gros temps, renforcer notre coopération avec les collectivités environnantes;

LANCEMENT DU FONDS RÉGIONAL  » COVID RÉSISTANCE « 

La pandémie mondiale du virus COVID-19 engendre une crise sanitaire majeure aux conséquences sociales, financières et économiques sans précèdent. Nos entreprises, notamment les TPE PME qui constituent le socle de notre économie régionale et de nos emplois sont touchées de plein fouet. C’est dans ce contexte d’urgence, que la Région Sud et l’Etat ont présenté lundi 30 mars, devant la Task Force économique régionale, l’ensemble du dispositif Etat-Région en soutien à toute l’économie régionale.

Renaud MUSELIER, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Président de Régions de France, annonçait lundi après-midi, en soutien des mesures nationales, la mise en place d’un Plan d’urgence, de solidarité et de relance. Aujourd’hui, Renaud MUSELIER, appelle les territoires à rejoindre la dynamique initiée par la Région.

« Plus que jamais, dans cette période de crise inédite nous devons faire preuve de méthode et d’unité. La Région, cheffe de file du développement économique sur l’ensemble du territoire, accomplit son rôlede fédérateur en renfort de l’Etat, en mettant en place d’une part un Plan d’urgence et de solidarité capable d’amortir le choc de cette crise, mais également un Plan de relance et d’investissement, dotés d’1,4 milliard d’euros. Cet engagement sans précédent ne peut réussir que si nous jouons collectif. C’est la raison pour laquelle j’appelle l’ensemble de nos territoires à rejoindre la dynamique régionale initiée avec l’Etat. En unissant nos forces et la connaissance de nos territoires, nous aurons un effet démultiplicateur et c’est ainsi que nous permettrons à notre économie de survivre et de rebondir.

Ainsi, nous avons créé le Fonds « COVID Résistance » doté de 20 millions d’euros par la Région Sud et la Banque des Territoires. Il est bâti sur un modèle similaire au Fonds « Résistance » mis en place par le Président de la Région Grand Est, Jean ROTTNER. Ce dernier a déjà levé 44 millions d’euros. Les dossiers sont co-instruits Région-Territoires, au plus proche des besoins, permettant de doubler la mise des collectivités territoriales.

Sur la base d’une contribution de chacune des collectivités de notre région à hauteur de 2 euros par habitant, le montant disponible pourrait atteindre 40 millions d’euros. Ce Fonds doit permettre d’apporter une réponse complémentaire au Fonds national d’urgence déployé avec l’Etat et pour lequel la Région Sud abonde à hauteur de 18 millions d’euros. Il permettra d’irriguer au plus proche des besoins de chacun de nos territoires.

Aussi, avec les différents dispositifs de l’Etat, notre plan Marshall régional et le Fonds « COVID Resistance » nous devons pouvoir créer un effet d’entraînement qui permettra de faire survivre notre maillage territorial. C’est l’engagement de tous qui nous permettra de ne laisser personne sur le bord du chemin » a déclaré Renaud MUSELIER, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Président de Régions de France.

CORONAVIRUS- PHILIPPE LEFEVRE, URGENTISTE, AMI ET COLISTIER DE MARC BAYLE, TEMOIGNE

VIVRE L’EVENEMENT : LE CORONAVIRUS

Il est dans la nature de l’homme d’endurer patiemment la nature des choses écrivait Jean-Jacques Rousseau. 

Je suis médecin généraliste, installé à Bandol, et je travaille aussi au centre de régulation du Samu du Var. Ce qui me donne des angles de vue différents au sujet de ce qui nous préoccupe tous en ce moment : la grave épidémie, celle du coronavirus. 

Le coronavirus n’a pas de morale, pas de projet politique, pas d’intention maléfique. Il est simplement une forme de vie qui cherche un chemin pour se développer. 

L’observation de l’épidémie, quand on est médecin de ville, montre qu’un grand nombre de patients développent des formes bénignes. Ces signes peu sévères sont le plus souvent portés par des sujets jeunes. Il s’agit d’une association de toux, de fièvre, de courbatures, de troubles digestifs.

Il n’en est pas de même à l’hôpital où les patients plus atteints sont transportés pour qu’une évaluation et un test de confirmation soient effectués. J’ai été frappé par la violence et la rapidité de la réaction hyper immunitaire qui, chez les patients graves, flambe leurs poumons en quelques heures ou jours. 

LES GESTES-BARRIERE ET LA PROTECTION 

Les gestes-barrière qui nous ont été montrés et répétés de si nombreuses fois prennent à la lumière de cette expérience tout leur sens. Ne pas transmettre passe par la distanciation sociale, le port des masques et le lavage des mains. 

J’ai d’ailleurs eu la chance de pouvoir distribuer aux professionnels de santé de Bandol une grande quantité de masques qui ont été offerts par la communauté d’agglomération du Sud-Sainte-Baume.
Ce geste a-t-il permis d’épargner quelqu’un ? 

La plupart des virus ont une origine très ancienne et circulent dans les circuits de nos échanges mondialisés. Anciennement captifs de la faune ou la flore, ils étaient restés longtemps isolés. La déforestation, l’intégration d’espèces dans nos échanges commerciaux ont contribué à disséminer ce type de virus.
Ensuite, en passant d’une espèce à l’autre par le biais de mutations génétiques, ils finissent par franchir la barrière humaine. 

LA PANDEMIE ACTUELLE, QUE NOUS DEVONS AFFRONTER, FAIT PARTIE INTEGRANTE DE LA CRISE ECOLOGIQUE.

C’est donc la transformation de la nature par l’activité humaine qui déclenche les mutations, conduisant à la création de nouveaux virus, mutations qui n’avaient pas lieu d’être auparavant. La pandémie actuelle, que nous devons affronter, fait partie intégrante de la crise écologique. 

Il est possible que l’espoir vienne de nos jeunes. Une partie de la population ayant acquis des anticorps, une immunité de groupe va naitre et protéger la population toute entière ; y compris les plus âgés. Est-ce que c’est ce qui s’est passé en Chine ?
La disparition soudaine de l’épidémie ne peut être seulement liée aux mesures drastiques prises par les autorités. L’espoir de voir disparaitre la crise brutalement est réel. 

En attendant, il faut s’investir pour atténuer les effets catastrophiques de ce virus à l’échelon individuel. Travailler en groupe, s’organiser, diminuer les effets de l’infection, tel est mon objectif pour le moment. Il y aura des leçons à tirer. Notre impact environnemental devra être diminué. 

Sera-t-il encore une bonne option que de bétonner le bord de mer ? En attendant, notre temps libre nous permettra de relire « La peste » de Camus. La palette des réactions humaines face à un confinement y est tellement bien exposée. 

Docteur Philippe Lefevre
Médecin généraliste à Bandol
Intervenant au Samu du Var

Reconnaissance à nos « héros du quotidien » de Bandol

L’équipe de Bandol Ambitions, conduite par Marc Bayle, tient à exprimer sa profonde reconnaissance aux personnels de santé et aidants, des services publics municipaux et étatiques, des forces de sécurité, policiers et pompiers, des commerces, participant notamment à la distribution de l’alimentation (caissières, salariés), des transports, du service de nettoyage de la voirie, qui assurent leur service à Bandol et sont au travail pour garantir la continuité des activités vitales dans les circonstances exceptionnelles liées à la pandémie. Ce sont nos « héros du quotidien ».

Dans ce cadre, et parmi eux, nous saluons également l’engagement de trois des membres de Bandol Ambitions, les docteurs Philippe Lefevre et Frédérique Connat, ainsi qu’Audrey Vacance, infirmière, qui sont au service des Bandolais sur le front du Covid 19. 

Nous prions les Bandolaises et les Bandolais de rester chez eux. Il convient de respecter absolument les règles de confinement. Nous devons aussi rester attentifs et faire attention à ne pas partager les rumeurs.

Prenez soin de vous, de vos proches et de votre entourage.
Bandol Ambitions reste à votre disposition par téléphone : 07 68 70 92 75
et par courriel : contact@bandol-ambitions.fr