Le déni d’opposition nuit gravement à la santé démocratique

Expression de l’opposition

« L’opposition fait toujours la gloire d’un pays. : les plus grands hommes d’un pays sont ceux qu’il met à mort. ».  Ernest Renan, Discours et Conférences, Calmann-Lévy, 1887.

Sans opposition, la démocratie est une coquille vide. La démocratie ne se vit que dans la confrontation entre une majorité et une minorité, c’est ce qui en fait à la fois la fragilité et la grandeur. Majorité et opposition sont liées par un pacte tacite. La majorité se doit de respecter la minorité opposante, sans orgueil mal placé ; l’opposition se doit de ne pas empêcher d’agir les gouvernants qui ont reçu mandat d’appliquer une politique par une majorité de citoyens électeurs.

Mais, pour autant, l’opposition, qui est, selon le mot du sociologue Jean Baechler, « une force en attente de pouvoir », est en droit de préparer et de prétendre à un changement d’orientation politique, d’exercer son devoir de critique, en approuvant les décisions municipales lorsqu’elles sont bien inspirées, et aussi de fournir des propositions alternatives aux choix municipaux de l’heure, dans la perspective d’une possible alternance. Elle exprime cet esprit critique et d’alternative en particulier lors des séances du conseil municipal et des commissions municipales où la loi impose sa présence.

La majorité actuelle, rompant avec une tradition bien établie, s’était opposée au début de son mandat, pour des motifs futiles et infondés, à ce que l’opposition dispose d’un siège au sein du conseil d‘administration de la SOGEBA. S’agissant d’un organisme dont chacun sait l’importance à Bandol, c’est plus qu’une mauvaise manière de la part de cet exécutif. Le message de l’opposition a certes du mal à passer dans une tribune d’une page au sein de ce journal municipal, tout entier dédié à l’exaltation narcissique de la majorité.

Les élus de l’opposition, comptables du soutien de près de la moitié de l’électorat bandolais lors du deuxième tour de l’élection municipale, ne pratiquent pas l’opposition systématique, et approuvent les décisions municipales lorsqu’elles vont dans le bon sens. En revanche, ils marquent, par exemple, leur détermination à s’opposer au projet de front de mer de la mairie, tant il leur paraît contrevenir à l’intérêt public de Bandol, dans tous les domaines : aménagement de l’espace, paysager, environnemental, mobilités, financier, juridique.

C’est donc avec enthousiasme et sens des responsabilités qu’ils continueront leur travail d’opposition et de préparation de l’avenir.

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