De l’avenir du Val d’Aran : conjurer le risque de « l’éléphant blanc » !
Lors de la séance du conseil municipal du 22 juillet, a été examinée la délibération portant résiliation du bail emphytéotique, conclu le 10 janvier 2006, du centre d’entreprises du Val d’Aran consenti par la commune, propriétaire du site, à la SOGEBA pour une durée de 30 ans. Cette délibération prévoit une indemnité de résiliation de la commune au profit de la SOGEBA d’un montant d’1,59 millions d’euros et la reprise en gestion directe de cet ensemble immobilier par la commune. Ainsi, la commune renonce-t-elle au programme de constructions de logement sociaux qu’elle envisageait, après consultation des services de l’Etat et d’organismes experts (AUDAT, CAUE). Votée par la majorité municipale, le groupe d’opposition a rejeté cette délibération pour les trois motifs suivants.
Un retard à l’allumage dans la prise de décision
De longue date, le statut du Val d’Aran était en contradiction avec le principe de complémentarité des activités d’une société d’économie mixte locale (SEM), comme l’est la SOGEBA. Or, la gestion d’un port de plaisance, qui est le cœur d’activité de la SOGEBA, et son activité immobilière étaient sans rapport l’une et l’autre. En 2016, la commune avait relevé elle-même cette incompatibilité, et la chambre régionale des comptes PACA, dans son rapport sur la SOGEBA de 2020, avait tancé la collectivité sur cette irrégularité. Donc, en 2022, la commune finit par prendre une décision.
Un motif financier
L’opposition s’est surtout insurgée sur le niveau du rachat (près d’1, 6 millions d’euros) qui sera payé par les contribuables bandolais, jugé trop important et infondé. Car il s’agissait en l’espèce d’un ensemble immobilier confié gratuitement, ou presque, à la SOGEBA, avec un loyer infime. Cette dernière n’a jamais apporté la moindre amélioration au site, pâtissant d’une exploitation déficitaire, avec la moitié des bureaux vacants, et ce alors que la SOGEBA est une société dont la commune est l’actionnaire majoritaire.
Une absence de perspectives sur le site pour l’heure !
L’opposition a interrogé l’exécutif municipal sur la destination envisagée de ce site emblématique, dédié aux activités de service. Dans le cas d’une vente, elle a alerté la municipalité sur les risques de surenchère, sans qu’un projet ait été validé par la municipalité. Que de temps perdu et de manque à gagner pour la ville à cause de tergiversations pour reconnaitre enfin la vocation de services et d’activités de la zone du Val d’Aran! Aujourd’hui, l’urgence commande d’analyser les possibilités de restructuration, assorties d’une programmation financière, pour organiser un projet de mise en valeur du site.
Car il ne faudrait pas que le Val d’Aran devienne à terme un «éléphant blanc » ! (expression désignant une réalisation d’envergure, s’avérant plus coûteuse que bénéfique ou des opérations qui deviennent des échecs techniques ou économiques.)
Des nouvelles du port !
-Sur 401 garanties d’usage à la vente, seules 270 auraient trouvé preneuses, loin des 560 annoncées. Face aux conditions peu convenables des contrats de garanties d’usage, nombre d’amodiataires ont été amenés à quitter le porte de Bandol.
-La SOGEBA annonce un retour à l’équilibre financier. Mais il convient de mettre ce résultat en relation avec la division par trois de la redevance qu’elle verse à la commune et des 3,3 millions d’€ qu’elle percevra au titre des indemnités des résiliation des baux de la Maison des Vins et du Val d’Aran.
-15 % d’augmentation des tarifs portuaires cette année ! Motif invoqué : on s’aligne sur ceux des ports voisins . Mais comparaison n’est pas raison ; Bandol occupe la 38 éme place contre Sanary à la 18 éme, selon le classement de Moteur Boat.