Une voie douce-amère

Cette voie « douce » à l’entrée est de la ville est née d’une vision d’avenir que le maire nous proposait en 2020 dans ses tracts électoraux.

Car pour donner une teinture écologique à ses « projets phare » fortement bétonnés, le candidat y ajoutait la création d’une piste cyclable partie de Rènecros jusqu’au port le long du quai, qui n’a cessé de s’allonger au fil des jours et des tracts pour atteindre 2,5 km jusqu’au grand Vallat et enfin 10 km pour faire le tour de Bandol. 

En précisant que ce projet serait soumis à l’approbation des Bandolais…

Voilà que cette piste a rétréci, comme les ambitions affichées… Il s’agirait de valoriser l’entrée de ville, à partir des jardins du Casino. Il apparaîtra bien vite qu’aucune étude sérieuse n’a été réalisée prenant en compte la faisabilité globale du projet et son intérêt pour la population. Au hasard des conseils, on apprenait le remplacement du platelage pour aménager une voirie en mode doux allant du Casino à la Réserve. Deux mois plus tard, projet modifié : cette voie, réalisée en béton désactivé, accueillerait piétons, cyclistes et trottinettes.  

En fait de voie douce, il existe déjà,  très appréciée de tous,  une promenade en bois agrémentée de cinquante palmiers, le long de la mer, du Casino jusqu’au Grand Vallat, à 10 mn à pied de la mairie. Et parler d’une voie « verte » couverte de béton…

Le 28 juin, la mairie nous informe que la voie a déjà été inaugurée avant même d’être terminée…Mais c’est le 16 septembre qu’on convoque les Bandolais à une simple réunion d’information, un peu tard pour leur demander leur avis et en tenir compte: la démocratie participative, tant vantée sur les organes officiels n’est qu’un slogan trompeur.

Les participants soulèvent plusieurs points qui ont échappé à nos édiles. 

D’abord, la faisabilité : va-t-on démolir la Réserve qui forme un goulet d’étranglement ? De plus, prévient-on, aucun cycliste n’ira se risquer au milieu d’une cohue indescriptible qui mêle rait dans les deux sens piétons, vélos, rollers, poussettes etc…

Voilà qui laisse de marbre nos décideurs qui ont trouvé une solution : à défaut de passer sur pilotis à la Réserve, on déplacera la départementale vers le nord, en supprimant les trottoirs ! La sécurité des riverains ? Pas d’inquiétude : on peindra de beaux passages piétons pour qu’ils puissent sortir de chez eux. Et durant les sept mois de travaux,  on mettra l’avenue de la Libération en sens unique, dans le sens de la sortie. Nouvelle réunion d’information. Devant la colère des commerçants et des riverains, la municipalité, « à l’écoute des besoins exprimés» choisit de reporter les travaux prévus.

Mais le 30 mars, le maire, écartant soigneusement la plupart des Bandolais, convoque de façon confidentielle les seuls commerçants pour les informer, à leur grand dam, que les travaux reprendront exactement comme prévu dès fin septembre ! 

Tel est l’exemple d’une gestion municipale hasardeuse, occultant toute concertation avec les habitants. 

Fermer le seul axe d’entrée dans Bandol côté est pendant sept mois est lourd de conséquence, d’abord quant aux activités commerciales, des boutiques au Casino…    

Ensuite,  en termes de vie quotidienne : on oblige les habitants à rentrer dans la ville en passant par la déviation, allongeant leur trajet et leur consommation d’essence. Voilà qui est écologique !

Et tout cela pour édifier une pseudo voie verte, qui ne correspond même pas aux normes établies…

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